Depuis 2006, le label ukrainien Kvitnu (Plaster, Sturqen, et même récemment Pan Sonic) est l’un des fers de lance de l’électronique avant-gardiste en Europe orientale. Il enfonce une fois de plus le clou avec cette sortie de l’argentin Asolaar, sur laquelle le dépouillement radical de tout artifice se fait au profit d’un jeu sans fin sur les textures de son. Sur cet ensemble de dix morceaux, on rentre dans une relation directe avec la physique pure : les nappes de basses fréquences oscillent, se tordent et ploient sous l’action de l’artiste qui transforme les vibrations en pulsations et assène des bruits blancs en guise de breaks. Asolaar rend à la machine son aspect primitif et sauvage, et fascine tout du long avec ce travail brut du son.